Les Migrations Europ Ennes Dans Le Monde
I. Les migrations européennes au XIXe siècle
A. Des flux considérables de migrants
Au cours du XIXe siècle, la population de l’Europe augmente fortement et passe de 187 millions en 1800 à 401 millions en 1914. Des flots d’Européens décident alors d’émigrer. Dans la première moitié du siècle, les îles Britanniques fournissent les plus gros continents en émigrants. Ils sont suivis à partir des années 1840 par les Irlandais. Ces départs toujours plus nombreux concernent tout le continent mais dans des proportions inégales. Au total 55 millions de personnes quittent l’Europe entre 1820 et 1920. L’émigration est la plus forte entre 1890 et 1914. Ces départs sont favorisés par l’amélioration des transports maritimes. Les navires à vapeur sont plus sûrs et plus rapides. Des lignes régulières apparaissent, comme Liverpool-New York en 1818. Des compagnies maritimes organisent même des voyages groupés qui font baisser considérablement les prix. Certains États encouragent les départs des émigrants les plus pauvres. L’Autriche-Hongrie inscrit ainsi le droit à l’émigration dans sa Constitution en 1867.
B. Pourquoi partir ?
Les motivations de départ sont avant tout économiques. Nombreux sont ceux qui fuient la misère, les salaires trop bas des régions industrielles ou le chômage lors de la Grande Dépression des années 1880. Nombreux sont également les paysans du sud et de l’est de l’Europe qui sont poussés au départ par le manque de terres à cultiver. Tous espèrent améliorer leur sort. Les raisons sont aussi politiques. Après l’échec de la révolution de 1848 en France, d’anciens insurgés partent pour la Californie. En Russie, beaucoup de Juifs fuyant les persécutions émigrent, notamment vers les États-Unis, le Canada et l’Argentine. Quitter l’Europe relève également de l’esprit d’aventure, d’une volonté radicale de changer de vie ou du désir de faire fortune. Des minorités protestantes cherchent à créer de nouvelles Jérusalem