Si les formes les plus classiques de la contestation collective se sont pacifiées, de nouveaux modes de protestataires qui recourent à la perturbation, voire la violence, ont fait leur apparition. des émeutes, des séquestrations, des menaces de dégradation y compris de l’environnement, des affrontements délibérés avec les forces de l’ordre, apparaissent comme des formes relativement fréquentes de contestation. Ce type d’action met le plus souvent les forces politiques dans une situation parfois inconfortable. dès lors qu’elles se sont inscrites dans le jeu normal des institutions, elles peuvent difficilement cautionner des actions qui ne s’inscrivent pas dans la légalité républicaine. Très clairement, une séquestration est un délit, passible d’une comparution devant le tribunal correctionnel, tout comme la dégradation volontaire d’un bien public, l’immobilisation d’un train ou l’intrusion dans une propriété privée.
On peut considérer qu’au début des années 1990 une nette reprise de la conflictualité sociale se dessine. Celle-ci pouvait apparaître en marge des revendications sociales traditionnelles, emploi, salaires, retraites, et mettre en avant des causes nouvelles comme la nécessité d’apporter un regard différent sur une minorité, malades du sida par exemple ou encore les victimes de l’homophobie.
Il se constituait une sorte de symbiose entre les formes d’action nouvelles et les re- vendications plus anciennes, qui s’étaient largement exprimées dans les années 70, comme la lutte en faveur des sans-papiers, ou encore des mal-logés.
La vie politique française n’est plus simplement marquée par ces temps forts que constituent les compétitions électorales et tout particulièrement l’élection présiden- tielle, mais elle peut être également affectée par de grands mouvements sociaux, par de grande mobilisation d’ampleur, par des manifestations nationales rassemblant sur le pavé parisien plusieurs centaines de milliers de