Les politiques de développement du tiers monde
Les Nations unies avaient déclaré les années 70 « décennie du développement ». Une deuxième décennie du développement a suivi ; puis une troisième. Le moins qu'on puisse dire est que les résultats n'ont guère été probants jusqu'ici : un milliard d'hommes vit toujours dans la pauvreté absolue et ce nombre s'accroît d'année en année. Tout le monde est d'accord : il faut faire quelque chose. Mais quoi ?
I -- Le développement par le libre-échange
Pour les pays capitalistes industrialisés, le salut du tiers-monde passe par son intégration croissante dans le marché mondial. Il faut laisser jouer librement les mécanismes du marché et, selon les libéraux, cela sera le meilleur moyen d'obtenir une répartition optimale des activités productives, compte tenu de l'efficacité et du savoir-faire de chacun. La liberté des échanges et donc essentielle et il ne faut surtout rien faire qui soit susceptible de provoquer des distorsions artificielles. Tel est le discours officiel des pays du nord.
-- Certes, il conviendrait de nuancer ce discours. La foi du libre-échange n'est pas toujours aussi vive. Les pays de l'union européenne, par exemple, ont admis qu'il convenait d'amortir les fluctuations trop brutales des cours des matières premières à l'aide d'un système de prêts, non remboursables par les pays les plus pauvres. De même, on admet, non sans réticences, qu'un « fonds commun de stabilisation des produits de base » soit constitué pour limiter les baisses ou hausses spéculatives sur les marchés de matières premières. Surtout, les pays du Nord ont admis que l'intégration au marché mondial devait être accompagnée d'une aide au développement : mais il s'agit moins de protéger les plus faibles des chocs de la concurrence que d'accélérer, dans la droite ligne des thèses de Rostow, le rythme de développement.
- Pourtant, rien de change au fond ; les pays capitalistes refusent de remettre en cause les mécanismes