Les politiques de lutte contre l'inflation et le chômage dans le contexte des économies de l'uemoa: justification et efficacité
Auteur : Jean-François JAMET - Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure (Ulm) et de l’Université Harvard, consultant auprès de la Banque mondiale.
Introduction La hausse des prix du pétrole depuis 2002 est comparable à celle qu’avaient provoquée les chocs pétroliers de 1973 et 1979. Le prix du baril de Brent a été multiplié par 5, dépassant pour la première fois 100 dollars en janvier 2008. L’impact de cette augmentation spectaculaire des prix sur la croissance de la zone euro a été néanmoins relativement modéré pour des raisons à la fois conjoncturelles et structurelles : - l’appréciation de l’euro depuis 2002 a réduit de moitié la hausse des prix du pétrole pour les acteurs économiques de la zone euro (et donc l’impact de l’augmentation des prix du pétrole sur la croissance) ; - la dépendance de l’économie au pétrole a largement diminué depuis les années 1980 ; - la fiscalité élevée appliquée aux produits dérivés du pétrole amortit paradoxalement la hausse des prix de ces produits dans la mesure où elle est proportionnelle aux volumes vendus et non à leur prix unitaire ; - la concurrence accrue sur le marché du travail et sur le marché des produits réduit le risque de spirale inflationniste. Nos estimations montrent que la hausse des prix du pétrole, après prise en compte de l’appréciation de l’euro, a eu un effet récessif sur l’économie de la zone euro en 2004, 2005 et 2006 : son coût cumulé est compris entre 1 et 2,2 points de croissance selon les estimations. En 2002, 2003 et 2007, la hausse des prix du pétrole en dollar a été complètement compensée par l’appréciation de l’euro. En moyenne sur 2002-2007, le coût, en termes de croissance, de la hausse des prix du pétrole aura été compris entre 0,14 et 0,34 point de pourcentage par an. Malgré les importantes difficultés qui entourent la prévision de l’évolution du taux de change et du prix du pétrole, nous nous sommes soumis à un