Les rapports partis-syndicats : l’exemple de la charte d’amiens
Introduction
Un parti politique désigne un groupe de personnes qui partagent les mêmes intérêts, les mêmes opinions, les mêmes idées, et qui s'associent dans une organisation ayant pour objectif de se faire élire, d'exercer le pouvoir et de mettre en œuvre un projet politique ou un programme commun. L'objectif de gouverner distingue les partis politiques d'autres organisations comme les groupes de pression, les corporations ou les syndicats.
Par syndicat, nous désignerons une association de personnes qui a pour but de défendre les intérêts professionnels et économiques de ses membres (employés, ouvriers, cadres, patrons, professions libérales). Le syndicat cherche à faire aboutir des revendications en matière de salaires, de conditions de travail, de prestations sociales...
I. Un syndicalisme qui se veut indépendant des partis politiques
1. Une indépendance clamée à travers les textes
D’après Jacques Julliard, en 1906, le contexte était favorable à un rapprochement du parti socialiste avec la CGT, syndicat révolutionnaire. Lors du IXe Congrès de la CGT qui s’est tenu du 8 au 16 octobre 1936, Victor Renard, formule la proposition d’un tel rapprochement : « Rien ne pourrait résister à la confédération unie au Parti socialiste ». Selon lui, la défense des intérêts des ouvriers va de pair avec les idées socialistes. Cependant, les syndicalistes révolutionnaires rejettent toute idée de rapprochement. Pour eux, le rapport de force salariat/patronat est l’affaire des syndicats et non des partis ; le socialisme parlementaire ne sert alors que de relai à la régularisation des droits déjà acquis.
La Charte d’Amiens, rédigée lors de ce Congrès par le secrétaire générale de la CGT, Griffuelhes met par écrit cette volonté d’indépendance formulée par la CGT, vis-à-vis de toutes forces partisanes existantes. Le syndicat est donc un terrain de neutralité puisque toutes opinions partisanes