Les relations de voisinnage à Belleville
Approche 6. Histoire Sociale de l’ilot
Licence 1 Semestre 2 - Année 2015
Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette
Introdduction
Depuis une quarantaine d’années, les quartiers populaires de l’est et du nord-est de Paris, organisés autour des rues de faubourg et des anciens villages, sont l’objet de transformations sociales, économiques, physiques et culturelles participant à l’embourgeoisement de la capitale et à la recomposition de sa géographie matérielle. Ces changements, qui affectent les quartiers populaires
(périphérie) et centraux de très nombreuses villes, sont désignés par le terme de gentrification. Ils ont donné lieu à un nombre important de recherches conduites par des sociologues, des géographes et des professionnels de l’urbain.
Le quartier de Belleville dans le XXème arrondissement de Paris, offre un cadre intéressant pour observer un cas type de cohabitation inter-éthnique et interclasse. Son histoire l’a conduit à abriter des populations d’origines très différentes, bien que partageant une position similaire d’exclusion dans la ville. Aux ouvriers repoussés des quartiers centraux, dans un mouvement qui a débuté avec les travaux d’Haussmann et qui s’est prolongé jusqu’à la première guerre mondiale, ont succédé provinciaux et d’autres immigrés de provenances plus lointaines. Depuis le lancement de « la reconquête de Paris » (fait référence au programme de modernisation de l’habitat parisien lancé en
1955), la fonction du quartier s’est progressivement modifiée. Une rénovation qui s’est reconduite sur
30 ans a bloqué l’immobilier Bellevillois, qui a accéléré la dégradation du bâtit, amenant en conséquence une population rejetée des autres secteurs de l’habitat. La réalisation brutale des opérations de rénovation a profondément bouleversé le paysage architectural et humain de Belleville.
Cela a débouché sur une situation de cohabitation inédite. Après s’être structuré en quartier