Les relations inter
Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde Arabe et méditerranéen (CERMAM) basé en Suisse, nous éclaire sur les enjeux de la « révolution arabe ».
Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde Arabe et méditerranéen (CERMAM) basé en Suisse
Quelle place devra occuper l’armée égyptienne dans la gestion des affaires du pays après la phase de transition ?
L’armée étant la seule institution organisée et soudée, elle ne pouvait pas se permettre de sacrifier le système égyptien et de gérer une situation imprévisible et chaotique. Elle a préféré sacrifier le régime représenté par l’ancien président Hosni Moubarak pour pouvoir sauvegarder son rôle et ses prérogatives. Moubarak lui même est issu de cette armée, mais sa gestion du pays en fin de règne et aussi le fait qu’il se soit entouré d’hommes d’affaires sans scrupules ont poussé l’armée à ne pas le soutenir. Les militaires ne sont pas formés pour accompagner la transition politique, mais ils sont actuellement aux commandes faute de mieux. Et ils ne sont pas encore prêts à faire confiance à l’élite civile. La transition en Égypte piétine en raison de l’ampleur de la tâche et d’un manque de consensus autour de la question. Il est urgent que le gouvernement civil soit doté de plus de prérogatives et plus d’autonomie. Il n’est plus permis de continuer sous la tutelle de l’armée.
Que pensez-vous du procès de Moubarak ?
Ce procès est indispensable est serait un exercice de ce qu’est la justice de transition. Un message fort qui prouve que le règne de l’impunité est bien terminé. Le procès de Moubarak est loin d’être le procès d’un homme, c’est celui d’une époque révolue! S’il est mené jusqu’au bout, cela marquera véritablement le début de la transition. Si la justice a osé épingler le président déchu, elle n’aura pas peur de traduire en justice d’autres responsables. Et aussi de contrôler les élections. C’est