Les réecritures la chevelure, la princesse de clèves
La Chevelure
1. Premiers repérages A. Passage du vers à la prose.
* Entre les deux versions, cinq ans se sont écoulés: 1857 pour La chevelure, extrait des Fleurs du Mal, 1862 pour Un hémisphère dans une chevelure, extrait de Petits poèmes en prose. Le passage du vers à la prose témoigne donc d'une évolution poétique.
* Il est donc essentiel de comprendre le passage à la prose comme un « perfectionnement », un progrès dans la conception poétique du poète: Baudelaire nous suggère donc que la poésie doit évoluer vers un renoncement au vers. B. Ce que nous disent les titres
* Tout d'abord, la référence à la chevelure apparente nos deux textes à l'art du « blason » poétique (comme pour les armoiries des grandes familles, le blason poétique est un « détail », une « partie » du corps qui symbolise la femme toute entière). Pourtant, entre ces deux titres, on note un écart, une différence dans la conception de ces blasons
* Le titre même La chevelure traduit sans doute la volonté de peindre un absolu; la dimension allégorique du poème est évidente: l'article défini fait de la chevelure une sorte de forme universelle, où, tout au moins, semble en faire la chevelure par excellence. Sans doute n'est-ce donc pas étonnant si c'est à la chevelure elle-même que le poète s'adresse: elle est ainsi personnifiée
* Au contraire, le titre du poème en prose rend cette chevelure plus singulière, plus imprécise, sans doute: l'article est indéfini, il s'agit d'une chevelure mal identifiée, une chevelure, peut-être, parmi d'autres. Et dans ce poème en prose, le poète ne s'adresse plus à la chevelure elle-même, mais à la femme qui la porte (« l'odeur de tes cheveux »). Donc, ici, l'art du blason est plus limité, la chevelure est un attribut de la femme, et non ce qui la représente. L'évocation est donc plus « réaliste », plus proche d'une forme de réalité.
* On a donc le sentiment que derrière le passage du vers à la prose, passage de la mélodie «