Les savants et leurs découvertes dans la période comprise entre 1770 et 1900
Par Gérard Hartmann
Première ascension aérostatique d’un ballon à hydrogène par le physicien Jacques Charles et le papetier Nicolas-Louis Robert dans la cour du Palais des Tuileries à Paris, le 1er décembre 1783. (Gravure du musée Carnavalet).
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Les publications savantes du Siècle des Lumières
La première édition du Dictionnaire de l’Académie française, qui donne la définition d’environ 15 000 mots de la langue française, ne paraît qu’en 1694, soixante ans après la fondation de la docte académie par Richelieu et Louis XIII « pour donner une unité » à la France d’alors. De même, ce n’est qu’en 1699 que l’Académie des Sciences, créée par Colbert en 1666, publie des travaux de recherche en laboratoire (expérimentations), une nouveauté en France à ce moment, les éditions précédentes du Journal des savants n’étant que triste compte-rendu des séances bihebdomadaires des savants du Grand Siècle. Par ces deux seules publications, le petit monde étroit des savants entre dans le Siècles des Lumières. Il a donc fallu trois générations pour passer d’une intention à sa réalisation pratique.
Avec l’abondance du livre, l’esprit critique et « scientifique » se développe en Europe occidentale. Mais ce sont surtout les grands recensements des connaissances qui marquent le Siècle des Lumières, en particulier vers 1750 quand Buffon publie le premier des trente-six tomes de son Histoire naturelle et surtout quand paraît le premier tome de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une Société de Gens de lettres de Diderot et d’Alembert. Trente-cinq autres volumes suivront jusqu’en 1780. La première édition est tirée à 25 000 exemplaires. En deux générations seulement, le goût des belles pensées s’écarte de l’indécidable, des discussions scolastiques, se porte sur la « science », comme l’atteste la multiplication des cabinets de curiosité.
Besnier de Sablé. Partout en Europe au XVIIe