Les sondages mesurent-ils l'opinion publique?
INTRODUCTION :
Lors de l'élection présidentielle de 2002, le combat attendu au second tour devait opposer Jacques Chirac à son ancien premier ministre Lionel Jospin. Tel était l'avis des sondages. On dit qu'a chaque élection sa surprise et celle-ci était de taille : Jean-Marie Lepen se qualifie au second tour de l'élection présidentielle face au président sortant.
Les sondages se sont trompés[1] et ont trompé l'opinion publique. En effet, si L. Jospin n'était pas si haut dans les sondages, certains électeurs auraient peut-être changé leur vote pour des « petits candidats » au profit d'un vote pour l'ancien premier ministre.
Par opinion publique on entend la manière de penser la plus répandue dans une société, celle de la majorité du corps social. Il est donc difficile de parler de « mesure » lorsqu'il s'agit de l'opinion publique car on ne sait pas réellement ce qu'elle représente. Il en va de même pour le sondage : une mesure implique une certaine rigueur scientifique et un détachement quant au résultat. Or c'est un produit marchand, demandé par un client qui attend une réponse précise à une question la plus neutre possible pour un résultat objectif.
La technique consiste à interroger un échantillon censé être représentatif, pour en tirer des conclusions quant à l'avis de toute une population. On sous-entend dans l'opinion publique comme dans le sondage un caractère incertain, vague et peu scientifique : qui est l'opinion publique, qui décide de son avis ? Qui sont interrogés dans les sondages, sont-ils véritablement représentatifs ? Qui le décide ? Ainsi on peut se demander si le sondage est un moyen efficace pour obtenir l'avis de l'opinion publique ?
Si en effet, il semblerait que le sondage soit un bon moyen de connaître les grandes tendances de l'opinion publique, les incertitudes qui en découlent ne permettent pas pas parler d'une technique fiable.
I / Les sondages reflètent effectivement un