Les tendances du mouvement féministe de la première vague
Conseillère, mère, éducatrice, épouse, travailleuse, soignante, tricoteuse, féministe, pétroleuse, suffragette, pacifiste, résistante… les femmes ont endossée bien des rôles que l’histoire, plutôt attentive à l’événementiel et aux grands hommes, a longtemps passés sous silence ou caricaturés.
Contrairement aux idées reçues, l’histoire du féminisme en France ne diffère guère de celle des autres pays occidentaux : fragmentée et en décalage avec l’histoire politique. Depuis la Révolution française, les femmes, mise à l’écart de la citoyenneté, ont cherché à sortir de la sphère du privé qui leur était destinée « par nature ». Lentement, ponctuellement, avec difficulté, elles ont surmonté les obstacles et conquis peu à peu des fonctions longtemps réservées aux hommes. Mais la barrière la plus insurmontable fut sans doute celle du politique. Les droits civiques « accordés » très tardivement (octobre 1944) au « deuxième sexe » ne mirent pas un terme aux interdits, particulièrement celui de l’exercice du pouvoir qui est resté un privilège de la masculinité.
Il existe au XVIIIème siècle et durant la première moitié de XIXème siècle des hommes et des femmes que l’on peut considérer comme des précurseurs du féminisme. Ainsi le philosophe Condorcet prône-t-il l’éducation des femmes en soutenant que leur infériorité intellectuelle ne serait que l’effet du manque d’instruction dont elles souffrent. De son côté, durant la Révolution française, Olympe de Gouges rédige une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. On trouve également un souci des droits et de l’émancipation de la femme chez certains socialistes comme les Saint-simoniens (le Père Enfantin) ou chez Charles Fourier, et cela dès la première moitié du XIXème siècle.
Mais il faut attendre la fin du XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle pour que se développe réellement ce que les historiennes qualifient de première vague du