Les totalitarismes
Emmanuelle Tricoire er Le 1 janvier 2002 Professeure au Collège Vallon-des-Pins MARSEILLE emmanuelle.tricoire@free.fr
I. Un débat très actuel.
- le concept de totalitarisme est en débat. A travers ce concept, certains historiens placent le stalinisme sur le même plan que le nazisme, en dépassant la spécificité de l’extermination des Juifs et des Tziganes. Le terme date de l’Italie fasciste. Mussolini l’utilise dans un sens positif, puis il devient péjoratif. Le débat devient scientifique à partir de 1951, lorsque paraît les origines du totalitarisme d’Hannah Arendt, qui développe le concept dans le contexte particulier du maccarthysme, Pour ce dernier, alors que la guerre froide fait rage, il s'agit de lutter contre le communisme. Le terme n’est donc pas neutre. Il n’est pas accepté par l’ensemble de la communauté scientifique pour qualifier les trois régimes. L’utilisation même du terme de totalitarisme, que l’on retrouve dans les programmes, correspond donc à une prise de position: on oppose les trois régimes totalitaires à la démocratie. - la question est en évolution : - le stalinisme surtout, avec l’ouverture des archives soviétiques depuis 10 ans, qui a relancé le débat sur un parallèle avec le nazisme. Le discours historique est toujours soupçonné d’être orienté : la réticence persiste, à condamner une idéologie que certains soutenaient, que d’autres condamnaient, avant que le régime soit bien connu. - Le nazisme semble mieux connu, mais l’historiographie française est peu importante, et la question soumis à la sensibilité du peuple allemand. « L’affaire Goldhagen » l’a bien montré : un historien américain produit une thèse établissant que le peuple allemand entier se distinguait depuis le XIXe siècle par un « antisémitisme éliminationiste » : Hitler lui a simplement permis de réaliser cela, de devenir exterminateur.