Les belles soeurs, les belles soeurs
GERMAINE LAUZON. Bon, ben à c't'heure que les timbres pis les livrets sont distribués, là, j'vas aller chercher les plats d'eau, pis on va commencer, hein ? On n'est pas icitte rien que pour placoter ! (Elle emplit quelques petits plats d'eau et les distribue. Les femmes commencent à coller les timbres.) Si Linda s'rait là, aussi, a'pourrait m'aider ! (Elle sort sur la galerie.) Linda !
Linda ! Aïe, Richard, as-tu vu Linda ? Ben, par exemple ! A'l'a le cœur de téter des liqueurs pendant que j'me désâme ! Veux-tu y dire de v'nir tu-suite icitte, mon trésor ? Tu viendras voir madame Lauzon, demain, pis a'va te donner des pinottes pis des bonbons si yen reste ! O.K. ?
Va, mon cœur, pis dis-y de v'nir tu-suite ! (Elle rentre.) La p'tite maudite ! A'm'avait pourtant promis de …afficher plus de contenu…
C'est toujours de même, les enfants... THÉRÈSE DUBUC. Ah ! pour ça, c'est ben ingrat ! GABRIELLE JODOIN. Parlez-moé-s'en pas ! C'est pus vivable, chez nous ! Depuis qu'y'a commencé son cours classique, là, mon p'tit Raymond, y'a changé c'est ben effrayant ! On le r'connaît pus !
Y lève quasiment le nez sur nous autres ! V'là rendu qu'y nous parle latin à table ! Y nous fait jouer d'la musique, à part de ça, mes chers enfants, que c'est pas écoutable ! Du classique à cœur de jour ! Pis quand on veut pas regarder l'heure du concert, y nous pique une crise ! Pis si y'a une chose que j'peux pas endurer, c'est ben la musique classique ! ROSE OUIMET. Ouache, moé non plus ! THÉRÈSE DUBUC. C'est pas écoutable, vous avez ben raison. Beding par icitte, bedang par