Les fausses confidences de marianne
Les Fausses
ConfidencesLes Fausses ConfidencesLe texte est annoté par Béatrice Ferrari
Conception maquette : Pierre Taillemite
Illustration de couverture : Mélanie Kochert
Réalisation : Nord Compo
© BORDAS/SEJER, 2021
ISBN 978-2-04-733868-1MARIVAUX
Les Fausses Confidences
Comédie en trois actes, en prose, représentée pour la première fois par les Comédiens-Italiens le 16 mars 1737SOMMAIRE
Acte I .................................................................................................. …afficher plus de contenu…
– Ah ! te voilà ?
Dubois. – Oui, je vous guettais.
Dorante. – J’ai cru que je ne pourrais me débarrasser d’un domestique qui m’a introduit ici et qui voulait absolument me désennuyer en restant. Dis-moi, Monsieur Remy n’est donc pas encore venu ?
Dubois. – Non : mais voici l’heure à peu près qu’il vous a dit qu’il arriverait. (Il cherche et regarde.) N’y a-t-il là personne qui nous voie ensemble ? Il est essentiel que les domestiques ici ne sachent pas que je vous connaisse.
Dorante. – Je ne vois personne.
Dubois. – Vous n’avez rien dit de notre projet à Monsieur
Remy, votre parent ?
Dorante. – Pas le moindre mot. Il me présente de la meil- leure foi du monde, en qualité d’intendant1, à cette …afficher plus de contenu…
– Madame la Marquise se porte mieux, Madame
(il feint de voir Dorante avec surprise), et vous est fort obli- gée... fort obligée de votre attention. (Dorante feint de détour- ner la tête, pour se cacher de Dubois.)
Araminte. – Voilà qui est bien.
Dubois, regardant toujours Dorante. – Madame, on m’a chargé aussi de vous dire un mot qui presse.
Araminte. – De quoi s’agit-il ?
Dubois. – Il m’est recommandé de ne vous parler qu’en particulier. Araminte, à Dorante. – Je n’ai point achevé ce que je voulais vous dire ; laissez-moi, je vous prie, un moment, et revenez. Scène 14
Araminte, Dubois
Araminte. – Qu’est-ce que c’est donc que cet air étonné que tu as marqué, ce me semble, en voyant Dorante ? D’où