Les L
1er roman de Céline
Le roman est surtout connu pour son style, imité de la langue parlée et teinté d'argot, qui a largement influencé la littérature française contemporaine. Il s'inspire principalement de l'expérience personnelle de Céline à travers son personnage principal Ferdinand Bardamu : Louis-Ferdinand Céline a participé à la Première Guerre mondiale en 1914 et celle-ci lui a révélé l'absurdité du monde. Il ira même jusqu'à qualifier la guerre d' « abattoir international en folie »2. Il expose ainsi ce qui est pour lui la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d'héroïsme, celui-là même qui va de pair avec la guerre. Pour lui, la guerre ne fait que présenter le monde sous la forme d'un gant qu'on aurait retourné et dont on ne verrait que l'intérieur, ce qui révèle la trame du livre : la mise en évidence de la pourriture.
- C’est Bardamu qui s’exprime à la première personne et aux temps du discours pour commencer sa narration : « Ça a débuté comme ça ». Les deux « ça » qui encadrent la phrase donnent d’emblée un niveau de langue familier, bien inhabituel pour la première phrase d’un roman. Très vite, le narrateur rapporte une conversation familière de café entre lui et son camarade Ganate. Tous deux, désœuvrés et attablés à l’intérieur d’un café parisien, font « sonner [des] vérités utiles », selon le commentaire ironique de Bardamu, sur les Parisiens « qui se promènent du matin au soir » et qui « continuent à s’admirer et c’est tout » et « Rien n’est changé en vérité ». Ils sont d’accord pour critiquer l’oisiveté et le conformisme des Parisiens alors que, eux-mêmes, sont « assis, ravis, à regarder les dames du café ». Cette première contradiction entre les propos et les actes donne en quelque sorte la clef de la suite : il s’agit bien de propos de comptoir pleins d’inconséquences ! Il ne faudra pas tout prendre au pied de la lettre et avec