COQUELET Arthur
L3 DL Philosophie – Lettres modernes
DM Littérature comparée
Les Vies des minuscules sont-elles nécessairement tragiques ?
« Les Vies minuscules racontent l’histoire de gens qui naissent avec de grands appétits, qui auraient pu devenir de grands poètes, de grands évêques, s’ils n’étaient pas nés dans un lieu rural, et qui, par le fait des circonstances, mais de leur volonté d’échec aussi, sont devenus des misérables ». De son œuvre, voici ce qu’en résume lui-même Pierre Michon …afficher plus de contenu…

Antoine fut sûrement un bagnard à Cayenne, loin de son rêve d’Amérique et Rémi meurt accidentellement tout juste adulte et n’aura jamais pu réaliser son rêve. Ces vies, prises individuellement, échappent à leur destin, et inventent leur chemin.
Pour autant, ils ne peuvent se défaire d’un tragique, des séquelles de leur passé, et finalement échappent à leur déterminisme par une volonté qui échoue.Dépasser sa condition ne se limite pas à s’enfuir d’un déterminisme géographique. Se défaire de sa vie de minuscule est aussi une émancipation individuelle de l’être. Des figures omniprésentes représentent cette émancipation et cette place singulière dans les œuvres : ce sont les femmes. Là encore, il s’agirait d’éviter un point de vue naïf qui considérerait que …afficher plus de contenu…

Ce sont d’ailleurs la mère et sa fille, ce que l’on va apprendre implicitement dans la nouvelle « Seconde nuit ». Leurs vies donne une toute autre dimension au recueil : elles créent des histoires, en lient entres elles et en quelque sorte unifient l’ensemble. Même si les femmes sont ici vues, certaines fois, négativement, il n’en reste pas moins qu’elles sont des figures parfois émancipées ou au moins qu’elles ont la volonté d’échapper à ce qui peut les aliéner : d’abord Maryska, dont le narrateur en fait un récit idéalisé, racontant une femme splendide qui a un jour décidé de partir de la bourgade ou même Mémé, femme seule qui a eu
Marsyka après une relation adultère (peut-on y voir une émancipation féminine mais aussi