Les écritures du moi
Les Confessions de Saint Augustin est souvent considéré comme l'inaugurateur du genre autobiographique. Cette œuvre correspond en effet à la définition que donne Philippe Lejeune de l'autobiographie : « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ». Jean-Jacques Rousseau, au XVIIIe siècle avec Les Confessions, écrira quelque chose de similaire en croyant pourtant être le premier à écrire une autobiographie. Le genre autobiographique s’est ensuite beaucoup propagé et de nombreux auteurs s’écrivent. Nous nous demandons alors pourquoi, malgré les difficultés de ce genre, on cherche à s’écrire. Nous verrons donc en première partie les difficultés de l’écriture de soi, et en deuxième partie les raisons qui poussent à s’écrire.
Les écritures de soi sont difficiles à écrire à cause de sa sincérité, il faut dire la vérité pour que le lecteur le croie : l’auteur fait à cet effet un pacte autobiographique pour que ses juges, les lecteurs, aient confiance en lui. Il n’est à mon avis pas possible de dire rien que la vérité, c’est dans la nature de l’homme de mentir, surtout quand on a honte de son comportement, lorsque qu’on a fait une bêtise, blessé gravement quelqu’un, lorsqu’on a trahi quelqu’un, en l’abandonnant quand il avait des problèmes…tous ces méfaits nous font honte et nous attirent la haine d’autrui. Il y a aussi des faces cachées que l’homme ne dévoilera jamais, car certains aspects de sa personnalité le différencient trop des autres, ou parce qu’il a peur de moqueries ou de haine de son entourage. On peut aussi mentir pour une donner image de soi qui ne nous correspond pas, en affirmant des choses qui ne se sont pas réellement passées, comme par exemple inventer une enfance