Lettre 30
" Regardé ", " voir "(avec 5 occurrences), " lorgnettes " : Souligne le caractère exceptionnel de Rica qui en fait un " envoyé du ciel " :Naïveté des Parisiens. La curiosité dont il fait l'objet est universelle, quelque soit le sexe et l'âge. La reprise de " tous " ligne 3 montre cet intérêt collectif. Peint une suite de tableaux selon les différents moments du jour (introduit par " Si ") :
2° volet : Rica, en habit Européen, mesure son degré de popularité
Soucis de vérification chez Rica et peut-être de crédulité devant l'enthousiasme Parisien : " SI curieux et SI rare " L'expérience apporte sa conclusion : celle-ci est présentée avec humour. " J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre, en un instant, l'attention et l'estime publique ". L'humour cède vite le pas à la déception avec " néant affreux ". L'expression est exagérée mais donne la mesure de l'impolitesse des parisiens : à la curiosité présente dans le premier paragraphe succède l'indifférence et la solitude. La formule finale " Comment peut-on être Persan " en appelle d'autres : Comment peut-on être Français ? comment peut-on être ce que l'on est ? C'est la relativité du jugement que Montaigne avait déjà préparé dans ses essais qui est confirmée ici par Montesquieu.
Conclusion
Ce croquis satirique de la curiosité parisienne met en lumière le manque de savoir vivre et le caractère superficiel du jugement des habitants de Paris qui ne se soucient pas de découvrir l'Homme, ses idées et son cœur sous l'habit du Persan. La question finale " comment peut on être Persan rappelle la question déjà soulevée par Montaigne dans ses Essais et constitue une des questions clés des Lettres