Liberte
L’étude des textes de Kourouma s’intègre particulièrement bien à une séquence consacrée à l’argumentation : les stratégies discursives, les pouvoirs et abus de la parole, les rapports complexes de l’histoire officielle – écrite par les vainqueurs – à son ombre officieuse sont particulièrement bien analysés dans ses romans.
Kourouma est l’écrivain de la mise à distance, qui réfute les évidences, grâce à l’ironie. Il peut s’étudier, sous cet angle, dans la lignée des écrivains des lumières (cf. groupement de textes).
Les thèmes qui prédominent dans le roman sont :
- la violence et l’humour : les faits racontés par Birahima dans le texte sont d’une violence extrême ; il peut être intéressant de les mettre en regard avec la façon dont ils sont justement relatés en s’appuyant sur une narration particulière, un vocabulaire peu ordinaire et un humour qui met à distance. Le thème de la violence – envers les enfants et plus largement les plus faibles – peut également être étudié seul) ;
- le rapport à la langue comme outil de maîtrise et de domination ;
- la géopolitique et les rapports Nord/Sud ;
- la figure du «narrateur-enfant» est également intéressante et s’intègre bien à une séquence sur les stratégies argumentatives. Un groupement de textes sur l’enfant-soldat ou l’enfant dans la guerre est également envisageable (cf. le dossier sur Reine Pokou de Véronique Tadjo de la collection « Parcours littéraires francophones » pour approfondir ces thématiques). « Ahmadou Kourouma raconte », entretien avec Jacqueline Sorel, CLEF/RFI. Ces entretiens vont être réédités par Frémeaux et associés, RFI et Cultures france. Des extraits sont disponibles sur le CD anniversaire de la revue Cultures Sud (anciennement Notre Librairie).
Extraits du livre
Ahmadou Kourouma
Ahmadou Kourouma est né en 1927 dans le Nord de la Côte d’Ivoire, à Boudiali. Il a été élevé chez son oncle. De 1950 à 1954, il a été volontaire dans l’armée française en Indochine. A son