Liberté j'écris ton nom
Éluard et Léger se sont rencontrés après la Seconde Guerre mondiale. Plus encore que leur engagement politique – ils étaient tous les deux membres du parti communiste – ils avaient en commun l'aspiration à la sincérité. La quintessence de leur amitié se manifestait également sur le plan artistique: Léger peignit en 1947 un portrait d'Éluard. Ce dernier écrivit à son tour pour Léger les poèmes Les constructeurs et A Fernand Léger. A la suite de quoi Léger illustra, en 1953, l'édition en accordéon du poème d'Éluard Liberté, j'écris ton nom.
Liberté
Le long poème Liberté, j'écris ton nom s'intitulait en fait simplement Liberté. Il s'agissait du premier poème du recueil Poésie et vérité (1942). Éluard l'avait écrit au cours de l'été 1941 et l'avait qualifié de 'poème de circonstance', car il exprime le sentiment d'espoir qui régnait à l'époque au sein du mouvement de lutte pour la libération. Le poème jouissait d'une popularité exceptionnelle. Le mot 'liberté' et le vers 'j'écris ton nom' qui y reviennent sans cesse provoquaient un tel renouveau d'espoir et d'enthousiasme que la RAF – l'armée de l'air britannique – en avait diffusé plusieurs milliers d'exemplaires dans toute la France.
Léger
Les œuvres de Fernand Léger – le fils d'un marchand de bétail – devaient être accessibles à tous, mais en particulier aux ouvriers qui n'avaient normalement pas accès au monde de l'art. Une grande partie de ses œuvres réalisées autour de la Seconde Guerre mondiale témoignent d'ailleurs d'un engagement social et d'un esprit solidaire. Elles ressemblent aux affiches à tendance politique où se lisent des slogans aux couleurs vives. Cependant, après avoir flirté avec le cubisme[->0] et le futurisme, Léger a développé un style qui lui est fortement personnel.
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