LA LIBERTE – LE DROIT – L’ETAT

I. L’opposition de l’Etat et du libre arbitre

1. La définition du libre arbitre

Le libre arbitre est l’état de la volonté qui n’agit qu’en fonction de son autonomie et de son indépendance absolu par le refus de toute contrainte, c'est-à-dire de toute limite. Le libre arbitre est donc la volonté qui se veut en soi infinie, l’en soi désigne ici la réflexion de la volonté en elle-même. Lorsque la volonté se réfléchit dans la conscience d’elle-même, elle se sait en elle-même infinie c'est-à-dire un pouvoir d’action illimité. Or pour cette volonté infinie la loi représente un obstacle puisqu’elle impose une limite à mon action. Le libre arbitre a donc une attitude négative à l’égard de la loi et l’on peut dire que la volonté infinie est en soi négation de toute limite, elle doit cependant le devenir pour soi, c'est-à-dire nier par son action toute tentative d’organisation sociale : « c’est seulement dans la mesure où elle détruit quelque chose que cette volonté a le sentiment de son existence empirique. » Hegel, Principes de la philosophie du droit, §5. Selon Hegel, le libre arbitre se manifeste extérieurement par une hostilité de la volonté à l’égard de toute tentative pour organiser la communauté elle-même. Le libre arbitre est principe de violence parce qu’il tend à la destruction de tout ordre social existant. Il émerge donc comme un pouvoir capable de troubler l’ordre social. Nait donc l’émergence d’une rupture et d’une instabilité. Or l’Etat vient du concept latin état qui désigne l’instauration d’une stabilité et d’une régularité. Le libre arbitre s’oppose à l’Etat et dans cette opposition l’Etat va devoir prendre la forme d’une autorité suprême et toute puissante.

2. L’Etat défini par l’usage légitime de la force

Pour compenser la menace du libre arbitre, l’Etat doit apparaitre à travers l’existence d’un pouvoir politique qui puisse exercer l’autorité suprême dans le but de maintenir l’ordre social.