Pour la plupart des élèves, lire c’est donc d’abord connaitre, soit les choses et le monde, soit la réalité ou la vie. Pour de nombreux élèves, la principale motivation à la lecture est l’acquisition d’un savoir. Ainsi lire c’est avant tout s’instruire, acquérir des connaissances dans des domaines précis. Jonathan affirme : « Quand tu veux commencer un sport, tu le connais à travers les médias à travers les journaux, les films mais quand tu veux le pratiquer tu ne peux pas le pratiquer en claquant des doigts, il faut que tu te documentes un peu savoir ce qu’il faut faire comment il faut le pratiquer déjà ça implique tu es obligé de lire [...] il faut acheter un bouquin et puis tu t’instruis ... tu lis ». Mathieu, élève de Segpa, dit qu’il ne lit pas et n’aime pas lire. Cependant chez lui, il lit avec intérêt les livrets d’entretien des machines agricoles de la ferme de son père pour mieux en maitriser le maniement. Ces élèves trouvent dans la lecture un bénéfice épistémique certain. Pour eux lire consiste en « s’y connaitre en quelque chose. » [1].
Ainsi cette lecture participe-t-elle à un projet personnel de développement de la connaissance. Rechercher la connaissance en lisant c’est ainsi rechercher à comprendre et exercer cette compréhension par le médium de l’écrit. Ce processus est dialectique : comprendre les choses par le moyen d’un écrit qui en dit quelque chose et comprendre l’écrit par ce qu’il dit de ces choses. « S’y connaitre en » quelque chose par le moyen du langage écrit consiste aussi à « s’y connaitre » en langage.
Or cet aspect de la lecture, comme moyen d’ordonnancement des savoirs, est une représentation peu activée à l’école qui a tendance à privilégier l’articulation décodage/compréhension au détriment de la dimension référentielle du langage, souvent considérée comme allant de