Lecture analytique du texte de Thomas More, L’Utopie.

Préalables.

Une des sources probables de l’utopie du seizième siècle est la découverte du Nouveau Monde (1492, Christophe Colomb), susceptible d’offrir un terrain vierge pour l’édification d’un monde parfait (comme quoi l’on parle de la « vieille Europe » depuis longtemps…).
On peut faire un lien entre l’utopie et le mythe de l’âge d’or1 (voir la page consacrée à ce sujet sur ce site).

Compilation de questions.

Montrez que ce texte illustre bien l’idéal humaniste.
Quelles critiques porte ce texte sur la société européenne ?

Éléments pour la lecture analytique du texte.

I Un texte qui possède une visée argumentative.

La visée argumentative du texte est soulignée par le paragraphe central qui établit l’énonciation du passage, en particulier l’allusion à l’objection (l. 21), que l’auteur soulève pour mieux y répondre. Ce jeu de question/réponse (question, l. 21-23 ; réponse : Bien loin de là, l. 24) engage un dialogue fictif et marque la transition entre les deux parties du texte, la première, surtout descriptive, et la seconde, de tonalité polémique. En fait, l’orientation argumentative, évidente à partir de la ligne 20, est également perceptible dans la première partie par l’orientation axiologique (qui porte des jugements de valeur) que le narrateur donne ça et là à la description (non pour les gâcher dans les excès et la paresse, l. 2 ; qui convient le mieux, l. 8 ; son zèle à servir l’Etat, l. 12 ; absurdes et dangereux, l ; 16).

II Les thèmes de la pensée humaniste.

L’Utopie correspond en premier lieu à la pensée humaniste par la recherche éperdue du bonheur sur laquelle reposent les structures sociales de cette île. Plus précisément, on retrouve là l’importance que les humanistes accordent aux jeux, à condition qu’il s’agisse de jeux éducatifs (l. 15-19), et le rôle essentiel de l’éducation (La plupart consacrent ces heures de loisir à l’étude, l. 4). C’est un rêve d’éducation