Lorenzaccio
Sujet 1
Deux constats:
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Musset a écrit L. avant d
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être allé à Florence; il n
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a pas pour souci d
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évoquer une géographie réelle.
- Florence est, pour un certain nombre de personnages, un personnage. Ex: «Et pourquoi est-ce que tu te mêles à tout cela, toi Florence?» (la marquise, II,3)
Florence et les autres personnages
Puisque Florence est un personnage, alors
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elle entretient un rapport particulier avec les personnages de la pièce => en l
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occurrence, c ʼ est l
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image de la mère, la fonction matricielle qui évoque symboliquement l
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origine, la pureté, la protection, la beauté : «J
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aime ma mère, Florence» (Tebaldeo). Or, presque à chaque fois, cette image de pureté est mise à mal: «que tu es belle, Florence, mais que tu es triste!» (la marquise, II,3), voire «une catin» (II,2), «la bâtarde», «mère stérile».
Certes, Florence est présentée comme une mère, mais comme une mère qui a été avilie.
Il est intéressant à cet égard de noter que le seul personnage qui tient un discours purement positif sur Florence, Tebaldeo, demeure dans une illusion un peu vaine, un peu ridicule. - elle extériorise des attitudes propres aux personnages: la débauche du duc => une ville de plaisirs; l
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amour des arts => une ville où fleurissent les arts
Florence, un personnage incarné par le peuple
La ville de Florence semble un personnage composé des différents membres qui y habitent, comme le révèlent certains passages où ce nom est utilisé comme synonyme de tout ou partie des habitants, dans les trois premiers actes:
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le duc le dit bien, lors de la scène de l
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épée: «toute la cour le verra, et je voudrais que
Florence entière y fût»,
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Salviati le dit, lors d
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une de foule: «toute la vertu de Florence s
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est réfugiée chez ces
Strozzi» (I,5),
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Philippe Strozzi, II,5 «Eh bien ! Florence, apprends-la donc à tes pavés, la couleur de notre noble sang !»
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la marquise Cibo en