Louis ar(agon

1425 mots 6 pages
Louis Aragon, « Ce que dit Elsa », Cantique à Elsa (1942)

Introduction

En 1928, Aragon, poète surréaliste, rencontre Elsa Triolet, à laquelle il consacre de très nombreux poèmes. Son engagement politique, auprès du parti communiste, ne le détourne pas complètement de sa muse, puisque en 1942, pendant l'Occupation, il lui consacre le Cantique à Elsa, dont « Ce que dit Elsa » est un fragment. Dans ce poème, il donne la parole à son épouse et lui laisse dévoiler les fonctions que doit remplir la poésie. Nous verrons dans un premier temps que l'écriture est envisagée comme le réconfort des malheureux, puis, dans un second temps, nous montrerons que le poème constitue un véritable art poétique.

I) Une poésie du réconfort

Le poète, à travers les paroles qu'il prête à Elsa, présente la poésie comme un chant susceptible de guérir les plaies et d'étouffer les plaintes.

A. L’évocation des malheureux

De même qu'il prête sa voix à Elsa, le poète, par sa parole, donne vie à tous les malheureux, à tous ceux qui sont oubliés et négligés. D'une part, le poète communiste évoque le prolétariat. En effet, il se compare à un « couvreur » (v. 4) et supprime ainsi l'écart traditionnel qui sépare les poè­tes, les auteurs, les intellectuels, des travailleurs manuels. De plus, l'énu­mération « Où l'on trime où l'on saigne où l'on crève de froid » (v. 12) suggère la rudesse du travail. L'emploi d'un terme familier « trime » rend plus explicite la référence au monde ouvrier. L’allusion au « café noir » (v. 14) que l'on boit « au point du jour » suffit à peindre des ouvriers qui quittent l'usine après une nuit de labeur et qui croisent ceux qui se ren­dent à leur travail. D'autre part, le poète résistant décrit la souffrance d'un peuple en guerre. Le champ lexical de la mort parcourt le poème (« sang », v. 3, « trépas », v. 10, « crève », v. 12, « chrysanthème », v. 23) et rappelle la fragilité de l'existence en temps de guerre. La vie est en effet

en relation

  • La fatalité avec Saint-Denys Garneau (Cage d’oiseau ) et Émile Nelligan (Les corbeaux)
    829 mots | 4 pages
  • nana
    386 mots | 2 pages
  • Commentaire, le lombric de roubaud
    768 mots | 4 pages
  • Cage d'oiseau - ô tourments = thèse, antithèse, synthèse
    917 mots | 4 pages
  • Antholgie sur le voyage
    6265 mots | 26 pages
  • Anthologie
    482 mots | 2 pages
  • Louis aragon
    483 mots | 2 pages
  • Louis aragon
    292 mots | 2 pages
  • Louis aragon
    392 mots | 2 pages
  • Louis aragon
    372 mots | 2 pages
  • Virginia woolf, biographie
    32106 mots | 129 pages
  • Rêve parisien beaudelaire
    1317 mots | 6 pages
  • Louis aragon
    549 mots | 3 pages
  • Louis aragon
    563 mots | 3 pages
  • Commentaire de texte: la chanson désespérée de pablo neruda
    3019 mots | 13 pages