"Ma vie d'employée d'hotel" par rue 89
Télévendeuse, serveuse chez Ikéa, elle est également employée d'étage dans un hôtel quatre étoiles, à Lille. Plus que les femmes de chambre, ce sont les employées d'étage qui croisent les clients dans ce type d'hôtels. Pour quelles relations ?
Quand un client part après l'heure officielle du check-out, c'est à l'employée d'étage de nettoyer les lieux, puisque les femmes de chambre ont terminé leur service. Dans la suite, avec baie vitrée et vue sur la ville, le client retardataire débourse 150 euros par heure supplémentaire.
Aujourd'hui, c'est un rappeur américain qui souhaite se reposer tout l'après-midi. Les musiciens, eux, ont dû quitter leur chambre à midi pile et patientent sagement dans les canapés en cuir du hall.
« J'ai deux catégories, les “propres” et les “sales” »
Enfin, le chanteur se décide à lever le camp. Nous avons une heure pour refaire la chambre. Ce soir, la suite est louée à un couple qui fête quarante années de mariage.
Plus un cheveu ne doit traîner. La responsable de l'entretien et l'assistante de la gouvernante générale arrivent en renfort. C'est la course.
La moquette est jonchée de cartons de hamburgers. La salle de bain a été abondamment utilisée. La couverture en laine présente une tâche blanche suspecte. Mais rien à voir avec certains qui saccagent la chambre, commente la gouvernante :
« Moi, je les connais, j'ai mes habitués. J'ai deux catégories : les “propres” et les “sales”. »
Entre ses mains, rien n'est laissé au hasard. Les coins du lit king size au carré, les dix serviettes de toutes tailles à leur place, le miroir surplombant les lavabos sans une goutte d'eau, la douche et la baignoire comme neuves, les toilettes reluisantes, pas un pli sur les tapis, et toutes les poubelles vidées.
En vingt minutes, la chambre se métamorphose. Un