Macroéconomie financière
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I. Finance et croissance Dans les années 1980, la libération financière est sortie du monde anglo-saxon. On pensait qu’une plus grande efficacité des marchés de capitaux allait permettre d’assurer une meilleure liaison macroéconomique entre la finance et l’économie. L’épargne pouvait être encouragée par une plus grande gamme de choix de placements et par des protections contre les risques mieux adaptée. L’investissement devait être favorisé par une plus grande diversité des méthodes de financement et par une évaluation plus concurrentielle des rendements exigés des entreprises par la communauté financière. Contrairement à ces prévisions, les taux d’épargne nationale et d’investissement national ont fléchi par rapport aux niveaux antérieurs à 1980. La grande augmentation des taux d’intérêts dans les années 1980 a été un facteur important de la décélération de la croissance en France et en Allemagne. A partir des années 1990, la croissance est devenue nettement plus élevée dans les pays anglo-saxons que dans les autres pays. Cette évolution a coïncidé avec l’essor des NTIC. Leur généralisation dans le domaine des services aux USA a entraîné le phénomène de la « nouvelle économie » qui a provoqué une vive poussée de croissance jusqu’en 2000. Et après 2000, ce sont les deux pays anglo-saxons qui ont connu le ralentissement économique le moins sévère. Comment expliquer cela ? Dans le cadre de la croissance endogène décrite par Pagano en 1993, Aghion et Howitt ont montré que le PT est le résultat des connaissances scientifiques et techniques. Le PT nourrit l’innovation selon un modèle schumpétérien. Or les principales différenciations entre les pays développés sont l’intensité de l’effort d’innovation, la composition de l’investissement , la régulation de l’équilibre S=I et la gouvernance des entreprises. La finance agit sur l’innovation par