Madame bovary
Cet extrait est tiré de Madame Bovary, écrit par Gustave Flaubert et publié en 1857. Ce roman est l’une des œuvres à la base du réalisme, mouvement apparut au milieu du 19e siècle, bien que Flaubert refusa tout au long de sa vie d’appartenir à un mouvement. Le passage qui nous est proposé est extrait du chapitre 8 de la IIIe partie du roman. Dans cet extrait, Emma Bovary, le personnage principale du livre, meurt dans d’affreux supplices après avoir gouté de l’arsénique. Ce passage du roman présente un double intérêt. Le premier intérêt est la présence du réalisme dans le texte tout au long de la mort d’Emma, qui crée un effet de banalité et presque un effet lugubre et qui, part la présence de l’aveugle qu’Emma avait l’habitude de voir, nous montre l’ironie du sort. Le second intérêt qui se dégage de l’extrait est la place de la religion et sa représentation qui tient une place importante et pourtant ridicule au sien de la cérémonie. Par ces deux axes, nous pourrons montrer la façon dont l’auteur met en évidence la médiocrité et le ridicule de la mort d’Emma pour rendre un aspect dérisoire à la chose.
Bien que ce passage marque la mort d’Emma, le personnage principale du livre, Flaubert y laisse une touche de réalisme. En effet, la mort d’Emma est tout sauf une chose glorieuse et romantique. Emma est très mal en point et ressemblerait plus à un monstre qu’à une femme : « Elle se renversa la tête en poussant un soupir et retomba sur l’oreiller. » Le fait qu’elle pleure en se regardant dans le miroir et qu’elle pousse un soupir en se recouchant montre bien à quel point elle-même se trouve hideuse et est presque déçue de son apparence physique alors qu’elle s’apprête à mourir. Mais sa mort est une chose tout à fait décevante pour elle, non par le fait même de sa mort, mais par les conditions dans lesquelles elle se déroulera. Tout d’abord elle se passe à la campagne, qui fut durant toute sa vie un endroit