Influences culturelles

b. Influences littéraires : écrivains roumains d’expression française

Tous ceux qui sont partis de Roumanie et sont dévenus célèbres à Paris ont validé la qualité de leurs lieux de naissance. Ils sont devenus les porteurs d'un message spirituel. L'exil parisien n'annule pas l'identité, il n'est pas corrompant, tout au contraire : il offre à l'identité roumaine une auréole de noblesse. [...] Ils ont créé des moments plus durables que le bronze.
Cornel Ungureanu

De nombreux écrivains et artistes roumains ont choisi la France et le français comme pays et expression de leur génie. Celui-ci a fertilisé la culture et la civilisation françaises, a influencé la pensée française de manière à pouvoir parler aujourd'hui d'une véritable fertilisation croisée. La double appartenance culturelle de ces écrivains et artistes, un authentique pont entre les cultures et les civilisations de la Roumanie et de la France, a enregistré un rôle extrêmement bénéfique des deux côtés, tout en poussant le célèbre critique littéraire et poète français Alain Bosquet à affirmer que, dès qu'il se passe quelque chose d'important dans la littérature française il a hâte de vérifier si « la chose » ne s'est pas déjà produite dans la littérature roumaine. C'est évidemment, suite à des écrivains ou à des moments littéraires tel que Ion Budai Deleanu [précurseur des Lumières, dans son œuvre La Tziganiade], Urmuz [qu'Eugène Ionesco appelait « un surréaliste avant la lettre »], Tristan Tzara [revendiqué comme « père du surréalisme », car fondateur du dadaïsme, ce qui avait poussé André Breton à appeler Bucarest « la capitale du surréalisme »], Eugène Ionesco [le fondateur du théâtre de l'absurde], Gherasim Luca [que le philosophe français Gilles Deleuze considérait, en 1977, comme « le plus grand poète français »], Emile Cioran [unanimement reconnu comme étant le plus grand prosateur français du xxc siècle »], Paul Celan [« le plus grand poète moderne »] et Mircea Eliade