Mammographie article
Pour la huitième année, la campagne Octobre rose, organisée par le ministère de la santé, incite au dépistage du cancer du sein. Venue des Etats-Unis, cette initiative invite toutes les femmes de 50 à 74 ans à se rendre tous les deux ans chez un radiologue agréé pour une mammographie et un examen clinique des seins, pris en charge à 100 % par l'assurance-maladie. Mais l'initiative suscite une vive polémique.
Plus de 2,4 millions de femmes de cette tranche d'âge y ont participé en 2011, soit 52,7 % de la population ciblée, auxquelles s'ajoutent 10 % de patientes dépistées en dehors de ce dispositif. Ce n'est pas suffisant, jugent les autorités sanitaires, et loin des objectifs initiaux de 80 %. "Le cancer du sein tue, même s'il tue moins", a rappelé la ministre de la santé, Marisol Touraine. L'incidence du cancer du sein semble s'être stabilisée depuis quelques années. Il reste toutefois le cancer le plus fréquent chez la femme en nombre de nouveaux cas (environ 53 000 en 2011) et de mortalité, avec environ 11 500 décès l'an dernier.
L'association UFC-Que choisir a relancé le débat dans son numéro d'octobre et dans Que choisir santé, en dénonçant les diagnostics erronés et les traitements inutiles. "Trois épines égratignent le choix éclairé des Françaises : une information partielle et obsolète, des injonctions pressantes et culpabilisantes et des médecins intéressés financièrement", lance le mensuel. Une controverse scientifique s'intensifie depuis une dizaine d'années, estime Alain Bazot, le président de l'association, qui demande aux pouvoirs publics le réexamen des données scientifiques par un collège d'experts indépendants. "L'information donnée aux femmes occulte cette controverse, c'est plutôt du matraquage, pour ne pas dire de la propagande", a-t-il dit. Il demande aussi un moratoire sur l'intégration de l'indicateur "dépistage du sein" dans la rémunération à la performance des médecins.
L'un des inconvénients