Manipulations de l’absence dans La nuit juste avant les forêts de Bernard- Marie Koltès

1587 mots 7 pages
Manipulations de l’absence dans La nuit juste avant les forêts de Bernard- Marie Koltès
Qu’il s’agisse des bas-fonds de l’Amérique latine, de l’Afrique « noire » ou du tourbillon multiculturel de la grande ville, l’entièreté du corpus de Bernard-Marie Koltès reflète thématiquement l’attirance du dramaturge pour l’étranger. Plus précisément, ces œuvres sont manifestement empreintes de l’incessante recherche de l’« Autre » de Koltès, dans ses différents voyages et ses multiples allers-retours entre Paris et New York. Écrite en 1977 et perçue comme l’œuvre d’où émerge véritablement la voix koltésienne, La nuit juste avant les forêts est un monologue où le désir de l’autre tient justement une place centrale. Déambulant dans l’univers inquiétant de la vie urbaine nocturne et errant sous une pluie incessante, un curieux narrateur entretient une conversation à sens unique avec un tu auquel il s’accroche désespérément. Dans le flot de paroles ininterrompu que l’on retrouve dans La nuit juste avant les forêts, un désir impératif de communiquer avec l’autre déferle et marque entre autres l’angoisse du narrateur, qui tente par tous les moyens de manipuler l’absence de ce « camarade » auquel il s’adresse, et même, de sa propre absence. Si l’on s’appuie sur « L’Absent » de Roland Barthes tiré de Fragments d’un discours d’amoureux, les stratégies employées par le narrateur de Koltès viseraient à remettre continuellement l’absence en la manipulant, de « retarder aussi longtemps que possible l’instant où l’autre pourrait basculer sèchement de l’absence dans la mort. » Dans les lignes qui suivent, nous allons observer comment le narrateur dans La nuit juste avant les forêts parvient à manipuler sa propre absence et celle de ce tu en termes de langage, de temps et d’espace. Pour ce faire, nous verrons comment l’utilisation de la rhétorique, de la ponctuation et de la syntaxe faite par le narrateur a une incidence sur la temporalité et la spatialité et comment elles reflètent

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