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La dérivation
I. La dérivation affixale.
A. Les affixes.
1. Affixes et désinences.
Les affixes et les désinences sont des morphèmes liés.
Les désinences sont des marques de la flexion (conjugaison, déclinaison, variation en nombre et genre).
Ex.: faisions (fais = radical, i = désinence temporelle, ons = désinence personnelle). Les désinences s’organisent en paradigmes clos; elles servent à adapter un mot à la syntaxe de la phrase et à la référence (fonction, temps, personne, nombre, genre).
Les affixes sont des préfixes et des suffixes.
Leur liste et leur sens sont plus difficiles à établir, et leur emploi laisse une place arbitraire dans l’usage.
Ils servent à former des mots différents.
Obs.
1. Une autre classification distingue:
- des affixes flexionnels (les désinences)
- des affixes dérivationnels.
Les marques de genre et de nombre peuvent être considérées comme une troisième sorte de morphèmes liés plutôt que comptées au nombre des désinences.
2. A. Martinet fait la distinction entre:
- les mots construits (synthèmes), ou groupement de monèmes conjoints correspondant à un choix unique;
- les mots fléchis (syntagmes), où chaque élément fit l’objet d’un choix séparé.
3. Les désinences se placent après les affixes.
Ex.:
tapoter (tap- = radical, -ot- = suffixe, -er = désinence) chatons (chat- = radical, -on = suffixe, -s = désinence).
4. Dans certaines langues, il y a une troisième catégorie d’affixes, appelés infixes. Ils s’insèrent à l’intérieur du radical.
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En français, il n’y a pas d’infixes. Toutefois, certains auteurs utilisent ce terme pour désigner un élément comme -is- dans fertiliser, parce qu’il n’est jamais en fin de mot (à la différence de -ot- dans tapoter, par exemple, qu’on trouve aussi dans palôt. Mais, il s’agit d’un suffixe placé après le radical. Comme ce suffixe forme des verbes à partir des adjectifs, il est nécessairement suivi d’une désinence verbale. C’est pourquoi, on peut parler des