marcel mauss
Marcel Mauss naît en 1872 dans la ville d’Épinal. Son père Gerson, originaire du Bas-Rhin, a épousé quelques années auparavant Rosine Durkheim, la sœur aînée d’Émile Durkheim, qu’il a rejointe dans la ville lorraine pour y reprendre l’atelier textile de sa mère qui devient sous la houlette du jeune couple la Fabrique de Broderie à Main, Mauss-Durkheim2. Outre Marcel, ils ont une fille, Camille, née en 18763. Son oncle, Émile Durkheim, de quatorze ans son aîné, joue un rôle majeur dans la vocation puis la carrière de Mauss4.
En 1895, ce dernier obtient l’agrégation de philosophie qu’il a préparée à Bordeaux, où il a rejoint Durkheim en 1890 (sans être passé par la voie royale que constitue alors l’École normale supérieure) qui y enseigne cette discipline. À l’issue du concours, il ne prend pas de poste dans l’enseignement secondaire et à l’automne 1895, il s’installe à Paris pour suivre les cours de l'École pratique des hautes études4. Il étudie les langues (et notamment le sanskrit) à la 4e section (section des sciences historiques et philologiques) et les sciences religieuses (5e section) avec l’objectif de réunir le matériau nécessaire à une thèse de doctorat sur la prière5. Ses professeurs se nomment Léon Marillier, Antoine Meillet, Louis Finot, Israël Lévi ou Sylvain Levi6. Il rencontre également à l’EPHE quelques-uns des futurs membres du cercle durkheimien avec lesquels il nouera de véritables liens d’amitié (Henri Hubert avec qui il écrit « Essai sur la nature et la fonction du sacrifice », un des textes fondateurs de l'anthropologie des religions, Robert Hertz…). Il devient en 1901 titulaire de la chaire d’« histoire des religions des peuples non civilisés » à la 5e section de l’EPHE4.
En 1901, il rejoint l'équipe de L'Année Sociologique, revue biennale créée par Émile Durkheim. Celui-ci décédera en 1917