Marché pétrolier
JUIN 2001
Le Marché Pétrolier
Dossier réalisé en collaboration avec la DIrection des MAtières premières et des Hydrocarbures (DIMAH)
Le poids de l’énergie dans l’économie des pays industrialisés, et leur sensibilité aux variations de prix, est devenu flagrant lors des chocs pétroliers de 1973 et 1979. Ces “chocs d’offre” ont surpris la “synthèse néoclassique”, qui prévalait alors dans l’élaboration des modèles économiques et plus généralement de la politique économique. Les mécanismes mis en jeu par une augmentation des prix de l’énergie sont désormais bien identifiés (Cf. encadré 1 : “l’impact macroéconomique d’un choc pétrolier”) et les systèmes de production ont évolué pour atténuer leur dépendance au pétrole. Le présent dossier se propose d’expliquer le mode de fixation des prix du pétrole, ressource rare et bien particulier. L’analyse est centrée sur le marché du pétrole brut, à l’exclusion des produits raffinés, dont les évolutions sont évidemment liées mais qui sont aussi régies par d’autres déterminants. Ce marché n’est ni pur ni parfait. Résultat d’une histoire mouvementée, il met en présence deux oligopoles, plus ou moins soudés, celui des pays détenteurs des ressources et celui des compagnies pétrolières. Il apparaît comme le lieu où se joue le partage d’une rente. De plus, “le marché pétrolier” cache en fait l’extrême diversité des produits et des marchés sur lesquels ceux-ci sont échangés. Ces singularités expliquent sans doute en partie l’extrême difficulté qu’ont les économistes à prévoir les évolutions du prix du pétrole, soumises plus à des décisions stratégiques qu’à des mécanismes économiques. Pour autant, la théorie économique et certains outils économétriques peuvent venir en aide au prévisionniste. Au delà d’une certaine opacité, d’une complexité certaine et d’une extrême sensibilité à l’environnement politique, le marché du pétrole brut reste régi par des fondamentaux, tels les niveaux des stocks, de la demande ou encore