Marie Cardonna
10 juillet
Cette semaine, c’est moi qui suis allée le chercher : j’étais en avance. J’appréhendais de le revoir, j’étais tendue… J’ai relu hier ce que j’ai écrit samedi dernier sur notre promenade, et je me suis demandé ce qui m’avait pris de lui demander de m’épouser. Mais cela ne m’a pas empêchée de le faire à nouveau aujourd’hui…
Il me déroute profondément : je ne sais pas pourquoi, avec lui, je fais toujours ce que par la suite j’estime être des sottises. Mais ce qui est plus déroutant encore, c’est qu’en sa présence j’oscille toujours entre le rire et l’inquiétude. Même après plusieurs heures de réflexion, je ne comprends pas pourquoi je me comporte de façon aussi étrange, presque lunatique, avec lui. Enfin bref : revenons à aujourd’hui. J’étais si confuse et troublée que la première chose que j’ai faite a été de lui redemander s’il voulait se marier avec moi. Je me suis immédiatement maudite intérieurement, mais je n’y pouvais rien, c’était fait.
Et le pire, c’est qu’il m’a répondu « qu’il le voulait bien, si je le voulais »… « Si je le voulais » ? Et lui, alors ? Je n’ai pas pu me retenir de lui demander s’il m’aimait, lui : il m’a répliqué, sans ciller, que « cela ne signifiait rien, mais que sans doute, il ne m’aimait pas »… Au moins, je ne pouvais pas l’accuser d’hypocrisie ! Mais pourquoi acceptait-il de m’épouser, alors ? J’ai à peine écouté sa réponse : c’était moi qui décidais, quelque chose dans ce goût-là… Cela me blesse un peu, maintenant que j’y réfléchis. Je tiens à lui, je le lui dis, et qu’est-ce que j’obtiens en échange ?… Mais le plus étrange, c’est que, sur le coup, je n’arrivais même pas à lui en vouloir. J’étais juste complètement décontenancée, à tel point que j’ai répété