Mauriac

2098 mots 9 pages
Mauriac, c’est Mauriac. A savoir une écriture furieuse, simple mais terriblement violente. Une structure romanesque quasiment inexistante, des personnages fous à lier où (le cas échéant) rendus monstrueux par la haine. Dans ce roman, il semble retrouver (enfin) l’état de grâce de ses grands livres de l’entre deux guerres (« Genitrix », « Thérèse Desqueyroux », « Le Nœud de vipères »). S’il n’atteint jamais la puissance des chefs d’œuvres suscités, l’auteur parvient à sortir un livre captivant, sans doute son plus personnel, qui pourrait être une excellente introduction à son œuvre tant il en semble une synthèse parfaite : protagonistes torturés, figures féminines castratrices (ici qui plus est on est servi : trois pour le prix d’une !) et écriture quasi instinctive. Petit défaut cependant : les romans courts de Mauriac ont toujours été sauvés par leur densité, leur cohérence. Ici, le roman est très court mais contrairement à (au hasard) « Genitrix », il développe une véritable histoire avec un nombre assez conséquent de personnages…il en résulte un goût d’inachevé : 139 pages (écrites en gros) pour évoquer tout à la fois le petit sagouin, les rapports maternels destructeurs, les ragots et petites bassesses des patelins paumés et la lutte des classes…ça fait quand même un peu léger. Il est par exemple regrettable que les rapports entre Guillou et l’instituteur n’aient pas été plus approfondis…ils sont au centre du roman, ils sont la plaque tournante justifiant la première moitié et provocant la seconde…or cette "relation" est évacuée en un chapitre. Dommage. Il n’en demeure pas moins que ce roman, s’il n’est pas le meilleur de son auteur, en est un excellent résumé. Un genre de best of de l’univers de Mauriac, plus facile à lire que certains de ses classiques et très intéressants du point de vue de l’œuvre en elle-même : Mauriac, que j’ai autrefois qualifié d’écrivain de la haine ordinaire , semble, plus de quarante ans après la publication de son premier

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