Merlaud Ponty
Ses années à la tête de l'AOF ont marqué l'histoire de l'enseignement et de la justice, mais sa responsabilité3 dans la participation massive de troupes coloniales à la Première Guerre mondiale a terni son image.
Aujourd'hui son nom se perpétue en grande partie à travers celui de l'École normale William Ponty, ancienne école normale fédérale qui sera pour l'Afrique le creuset où se formeront les élites, les « pontins » : instituteurs, médecins, mais aussi de grands noms de la vie politique africaine, tels que Félix Houphouët-Boigny, Modibo Keita ou, Mamadou Dia.
Après un intermède à Madagascar, il est nommé délégué du gouverneur général de l'AOF pour mettre en place l'administration du Haut-Sénégal-Niger, d'abord à Kayes, puis à Bamako. Lorsque la colonie du Haut-Sénégal-Niger est créée le 20 octobre 1904, c'est à lui qu'on en confie la direction.
Le 18 février 1908 il succède à Ernest Roume, fatigué et souffrant, comme gouverneur général de l'AOF. Lui-même est remplacé à la tête du Soudan français par François Clozel. Contrairement à Roume, un polytechnicien qui a d'abord construit sa carrière dans les couloirs du Ministère des Finances, Merlaud-Ponty est un homme de terrain, vétéran des campagnes du Soudan6.
Sa politique coloniale repose sur la notion d'« apprivoisement7 ». Selon lui, il faut s'appuyer sur de bons chefs, issus de la tribu ou du groupe qu'ils doivent commander. Bien qu'il se méfie des marabouts, il conseille aux commandants de cercles de rallier les musulmans à la cause de la colonisation.
William Merlaud Ponty est