Dans son article «Idéologie et poésie : un poème de Paul-Marie Lapointe» Michel Biron propose d'analyser le lien entre le poème «Psaume pour une révolte de terre» et les idéologies de la revue Parti Pris dans laquelle il est publié en 1963. A travers la question « «Psaume pour une révolte de la terre», poème indépendantiste, laïcisant et socialiste?1», l'auteur met en lumière la cohérence de lire ce poème dans une revue socialiste tout en dégageant les différences entre la poésie et la rhétorique révolutionnaire.
La sociocritique de Michel Biron se fait en quatre parties et une conclusion.
Il fait tout d'abord une analyse sémantique détaillée du poème. Puis il regarde comment la parole et les mots ont un sens révolutionnaire dans Parti Pris. De là, l'auteur s'interroge sur les définitions de l'utilisation du pronom «nous» à l'intérieur du poème et dans le langage révolutionnaire. Il pose ensuite sa réflexion sur l'utilisation paradoxale du mot «psaume» dans le titre du poème; mot qui ne devrait pas avoir sa place dans une revue anti-cléricale.
L'analyse de Michel Biron permet de constater que le poème, tout en y adhérant, dépasse la rhétorique révolutionnaire de Parti Pris grâce à sa liberté de forme et de fond. Le langage poétique ouvre d'une manière plus globale la réflexion idéologique donnant ainsi au poème son existence propre et sa dimension sociale.

«Psaume pour une révolte de terre» de Paul-Marie Lapointe est un long poème que Michel Biron prend soin de regarder attentivement pour en analyser le sens. Il en découle une analyse fine et

1 Michel Biron, «Idéologie et poésie : un poème de Paul-Marie Lapointe», Voix et images, 14,1, 1988, p. 90

1 pertinente. Composé de deux parties, le poème commence en situant l'Homme dans négatif et se termine dans le positif.
Poème que l'on peut qualifier de lyrique, il n'est pas forcement simple dans sa compréhension. Il est, pour dire d'une manière simpliste, un appel à la révolte de l'Homme face au