Michel foucault - histoire de la sexualité, chapitres : nous autres, victoriens ; l'hypothèse répressive.
Pour lui, le discours sur le sexe à l'époque moderne, loin d'être défini par l'interdit, est au contraire caractérisé par son bavardage, sa «volonté de savoir». La sexualité est une invention d'aujourd'hui. «Le projet, écrivait Foucault dans son tome 1, était une histoire de la sexualité comme expérience. Il s'agissait en somme de voir comment, dans les sociétés occidentales modernes, une "expérience" s'était constituée, telle que les individus ont eu à se reconnaître comme sujets d'une "sexualité" qui ouvre sur des domaines de connaissances très diverses et qui s'articule sur un système de règles et de contraintes.» Le livre Histoire de la Sexualité : la volonté de savoir, tome 1 : Introduction extrêmement brillante et paradoxale, où le philosophe prenait le contre-pied des thèmes à la mode sur la libération sexuelle. Au rebours du prêchi-prêcha soixante-huitard sur le sexe réprimé, objet d'une conspiration du silence et de l'obscurantisme, Foucault affirmait allègrement que la sexualité depuis le XIXe siècle au moins était le centre de discours permanents, l'objet de sollicitations constantes et multiformes d'informations, de confidences, de conseils ; bref, toute une industrie langagière, infiniment bavarde et rusée, s'employait, selon lui, à faire parler sur ce sujet soi-disant tabou. Une des problématiques : L'invention la plus étonnante de cette stratégie n'étant-elle pas l'institution psychanalytique où l'individu paie un tiers invisible et muet pour parler de son sexe et en connaître la vérité ? Le livre refermé sur cette dénonciation de « l'austère monarchie du sexe » (« Ne pas croire qu'en disant oui au sexe, on dit non au pouvoir : on suit au contraire le fil du dispositif général de la sexualité. ») Dire la sexualité : Quelle reconnaissance, quel intérêt lui portait la société antique ? A quelle contradiction spécifique venait se heurter cet amour qui, à ces époques, n'était