Mobilités des populations dans le cône sud
F. DEMORAES, V. GOUESET, M. PIRON, O.FIGUEROA, S.ZIONI «Mobilités quotidiennes et inégalités socio-territoriales à Bogotá, Santiago du Chili et Sao Paulo», Espace, Population, Société, n°2-3, 2010
Introduction
Le modèle commun aux grandes métropoles d’Amérique latine se constitue de villes très étalées et peu denses avec une forte ségrégation socio-spatiale et une distribution spatiale des emplois très inégale. Les individus apparaissent inégaux face à la maîtrise des mobilités dans la ville. L'objectif de la recherche est donc de comparer le lien entre localisation résidentielle, condition sociale et profil de mobilités quotidiennes à travers les migrations pendulaires dans ces trois métropoles.
L’agglomération urbaine de Santiago est constituée de la commune de Santiago, et de trente-cinq autres communes qui ensemble forment le «Grand Santiago», aire urbaine la plus peuplée du Chili et qui concentre la majeure partie des activités économiques du pays.
L'aire métropolitaine n'est pas officiellement constituée et ne dispose pas de prérogatives fortes en matière d’aménagement urbain. Il est donc difficile de réaliser une planification concertée du logement ou des transports. La commune de Santiago représente moins de 4% de la population métropolitaine, son maire n’a qu’un pouvoir local et le préfet de la RMGS (Région Métropolitaine du Grand Santiago) a un rôle essentiellement administratif. C’est le gouverneur de la province qui planifie les transports à l’échelle métropolitaine.
Les trajets vers le lieu de travail représentent environ un quart du total des déplacements quotidiens. Transports publics : bus, minibus, métro, Transantiago = environ 42% des déplacements, contre 28% pour les véhicules privés et 16% pour les transports non motorisés (marche, bicyclette). Nombreuses voies rapides urbaines qui facilitent le déplacement en voiture. Les durées de déplacement sont peu corrélées à la hiérarchie sociale. Les classes