Freddy Keita N’kodia

I.

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LA PRIÈRE DU MATIN

Tendre père, merci pour ta bonté et ton amour infini dont nous sommes la preuve vivante, merci de ton amour inébranlable que tu ne cesses jamais à nous témoigner à travers tes accomplissements et prodiges, merci d’avoir encore renouvelé en nous le souffle de vie car le cycle de la vie n’est pas un fruit du hasard ni de notre mérite mais plutôt l’œuvre inégalable de ta grandeur. Père créateur, c’est sous ta direction que nous confions cette merveilleuse journée qui vient de commencer, épargne-nous de toute tentative du diable et de ses diablotins, des sorciers et sorcières qui ne cessent jamais de nous tendre des pièges. Que toutes leurs efforts soient inefficaces à notre égard car nous sommes le reflet de ton image. C’est par ton nom puissant que nous disons : Amen !

II.

DE DRÔLE DES CHOSES

A : Salut ! Comment se sont passées tes vacances ?
B : Comme ci, comme ça. Chez nous, au village, il se passe de drôles des choses.
A : Comme quoi par exemple ?
B : Il y a eu deux femmes qui sont devenues folles.
A : Comment cela est-il arrivé ?
B : La première était déjà un peu drôle, je crois qu’elle n’a jamais été très normale. Mais les véritables crises ont commencé il y a un mois, à la mort de son enfant. Quand elle a vu le cadavre, elle a demandé : « A qui est cet enfant ? » alors elle a dit aux gens qui étaient là :
« Alors, vous autre qui venez au deuil, vous n’entrez pas ? Entrez donc. » Quelques jours après, elle devenait méchante ; on a dû la lier.
A : Et la seconde ?
B : Celle-là a commencé il y a quelques jours. C’est une très brave femme, encore jeune et très jolie. Elle a quatre enfants.
A : Et les crises ont-elles commencé brusquement ?
B : Une heure avant, elle était tout à fait normale. Son mari venait de lui apporter un sac du riz.
Elle est commerçante, lui aussi d’ailleurs. Elle a demandé à deux garçons qui passaient de l’aider à transporter le sac du riz à