Moliere et la comédie
C’est avant tout un auteur comique, et son œuvre emprunte toute méthode concevable pour exulter ses spectateurs. Considéré comme l'âme de la Comédie-Française, il en est toujours l'auteur le plus joué. Impitoyable pour le pédantisme des faux savants, le mensonge des médecins ignorants, la prétention des bourgeois enrichis, Molière aime la jeunesse qu'il veut libérer des contrainte absurdes. Très loin des rigueurs de la dévotion ou de l'ascétisme, son rôle de moraliste s'arrête là où il l'a défini : « Je ne sais s'il n'est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement »(Molière préface au Tartuffe), et son but a d'abord été de « faire rire les honnêtes gens »(citation de la Critique de l’école des femmes actes VI). Il fait donc sienne la devise Castigat ridendo mores (en riant, elle châtie les mœurs) qui apparaît sur les tréteaux italiens dès les années 1620 en France, au sujet de la comédie. Molière fait du rire un élément essentiel à sa dramaturgie; alors que, chez ses prédécesseurs, le rire était sporadique et souvent ornemental, il devient ici la clef de