Mon rêve familier
Nous verrons, dans un premier temps la forme du poème, afin de comprendre comment est mise en place l'ambiance mystérieuse qui s'en dégage. Puis, nous étudierons l'image de la femme donnée ici par Verlaine, ainsi que le sentiment de mélancolie qui s'y rattache.
« Mon Rêve Familier » est un sonnet, composé de deux quatrains et de deux tercets qui forment un sizain. Les vers sont des alexandrins. Cependant, Verlaine casse le rythme classique de l'alexandrin, qui en général comporte quatre accent, ici, il y en a cinq. Tout en prolongeant le rythme par un enjambement sur le second vers qui révèle le sujet du rêve, du poème : la femme. Dès le premier vers, les assonances en « é » et en « an » ainsi que les allitérations en « m » dans le second vers ( « Femme, que j'aime, et qui m'aime ») font paraître le poème comme un envoûtement. De la même façon, les répétitions de « et » rythment le vers tout en lui donnant l'effet d'une berceuse. Nous sommes donc dès le début propulsés dans l'ambiance du sommeil, du rêve. En revanche à la fin, l'assonance en « a » , qui est une voyelle ouverte dans le dernier vers « Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a » suggère la fin du rêve, le réveil. De plus, le contenu du rêve est lui aussi étrange, mystérieux, incohérent de par de nombreuses antithèses. Tout d'abord, nous passons d'une femme inconnue, à une femme qu'il aime, lors du second vers. Ensuite, de l'ignorance au souvenir (« J'ignore » et « Je me souviens » des vers neuf et dix) de plus, dans ces deux derniers vers, nous avons une incohérence musicale entre le « doux » et le « sonore » , le « piano » et le « forte