Michel de Montaigne - Des coches, Essais

1- La composition de l'extrait
Montaigne en quelques lignes présente cette rencontre dont on ne saura pas quand ni où elle pourrait avoir lieu. Elle représente davantage le prototype de ces nombreuses rencontres qui ont eu lieu au fil des périgrinations (voyage), du cabotage (se déplacer en bateau) des conquérants "en naviguant le long des côtes" (l1). Les expressions indéfinies "quelques espagnols" (l1 et 2) "une contrée fertile" (l2) ainsi que l'adjectif "habituelle" (l3) marquent le caractère général d'une rencontre type entre les colons et les indiens. On peut lire ici 2 mouvements correspondant aux 2 temps de ce dialogue mis en scène par Montaigne. Le discours des espagnols (l3) "déclarations habituelles" qui s'étend sur une dizaine de lignes (l3 - l11) puis la réponse des indiens est dévéloppée plus longtemps (l11-l31). Ce sont les indiens qui ont le dernier mot et ils privilégient leur discours.

2- Le dialogue
Les déclarations des espagnols adressées aux indiens sont avant tout des exigences et des demandes qu'ils justifient en référance à des droits affichés comme légitime. Envoyés par le roi le plus puissant du monde, ils se présentent comme les détenteurs du pouvoir sur le continent au nom du double pouvoir reconnu dans l'Occident du 15e siècle. Le pouvoir temporel du roi et le pouvoir spirituel de Dieu délégués au pape. C'est donc au nom des puissances du monde, qu'ils formulent leurs demandes. D'abord général "être tributaire" (l6) c'est à dire leur payer des impôts, elles se précises avec ce qui n'est nécéssaire aux colons, "des vivres" "de l'or". Chaque demande est assorties d'arguments ou de justifications qui ne se situent pas necessairement sur le même plan: payer des impôts pour être bien traités, c'est reconnaitre la supériorité de l'autre, donner des vivres pour la nourriture c'est un tautologie qui ne justifie pas la requête. La demande d'or est assez curieusement destinés à des médicaments se