Montaigne

316 mots 2 pages
Montaigne critique de la tradition philosophique

L’une des fonctions de l’animal dans le discours sceptique des Essais de Montaigne est très certainement de contester ce qui constitue le propre de l’homme dans le tradition philosophique et théologique, c’est-à-dire sa supériorité rationnelle.
Pour le montrer, je partirai de la conclusion du fameux bestiaire de Montaigne dans l’Apologie de Raymond Sebond, d’ailleurs critiquée comme scandaleuse par le chrétien et cartésien Malebranche1 : « Ce n’est par vrai discours, mais par une fierté folle et opiniâtreté, que nous nous préférons aux autres animaux et nous séquestrons de leur condition et société2 .» L’homme se préfère d’une manière injustifiée, comme n’importe quel animal le ferait, par amour de soi : « à chaque chose, il n’est rien plus cher et plus estimable que son être», si bien que « le lion, l’aigle, le dauphin, ne prisent rien au dessus de leur espèce 3».
Montaigne hérite sans doute de la critique que Porphyre fait de la philautie dans De l’abstinence (par emprunt à Philon d’Alexandrie) pour accuser les hommes de leur injuste désir d’empiéter sur le droit d’autrui et de le dominer. Il faut bien reconnaître que les philosophes grecs, dont pas un ne remettait en cause l’âme des bêtes, étaient plus sensibles que les auteurs chrétiens à l’injustice qui pouvait être faite aux bêtes dans l’affirmation unilatérale de notre supériorité. Ainsi, il ne faut pas s’étonner si l’humaniste Montaigne, qui plus est défenseur des bêtes, puise abondamment dans cette tradition. C’est le cas lorsqu’il fait remarquer que chaque espèce animale, homme compris, fait comme la grue du dialogue Le politique (262a-263e) de Platon, à laquelle il fait allusion p. 532, lorsqu’il parle de l’oison qui croit que tout tend à lui, et qu’il ajoute : « Autant en dirait une grue ». La grue de Platon classe en effet toutes les espèces par rapport à son espèce, s’imaginant qu’elle est au centre de la

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