Montesquieu est-il toujours d'actualité ?
Montesquieu, dans son œuvre L’Esprit Des Lois, écrite en 1748, formule de manière succincte le moyen d’organiser la division du pouvoir afin de préserver la liberté politique mais aussi la liberté de chaque individu contre l’arbitraire. Montesquieu est persuadé tout comme Locke que l’agencement des institutions politiques est une garantie essentielle pour la préservation des libertés. C’est la théorie de la séparation des pouvoirs. Elle aspire à la réalisation d’une constitution modérée envisagée à partir de la division du corps politique en plusieurs puissances distinctes et équilibrées capables de résister l’une à l’autre. En effet « pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » (XII, 2). Montesquieu distingue à cet égard trois pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice et la puissance de juger. Pour Montesquieu, les pouvoirs législatif et exécutif doivent être « combinés » et « distribués » d’une manière équilibrée. Les deux puissances sont donc distinctes mais elles ne doivent pas être cloisonnées, car « par le mouvement nécessaire des choses, elles sont contraintes d’aller de concert » (XI, 6). Malgré l’existence de relations entre l’exécutif et le pouvoir législatif, il est possible de qualifier cette séparation de « stricte ».
Qu’en est il de la séparation des pouvoirs sous la 5ème république ?
La constitution de 1958 consacre la séparation des pouvoirs dans son préambule et plus précisément dans l’article 16 de la Déclaration Des Droits De l’Homme et Du Citoyen qui énonce :
« Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée n’a point de constitution. »
Cependant, certains juristes se demandent si la séparation des pouvoirs existe encore aujourd’hui, c’est le cas de Carlos Miguel Pimentel qui retranscrit cette interrogation dans son œuvre : Le