Montesquieu, lettres persanes
Le regard sur l'Autre fait l'objet, depuis la Renaissance nottament, de nombreuses réflexions et mises en scène. Au XVIII°, Montesquieu, philosophe des Lumières, réactive le débat dans un roman épistolaire.
En effet, les lettres persanes, publiées anonymement en 1721, mettent en scène le voyage à Paris de deux Persans, Rica et Uzbek. Adressée à leurs correspondants restés en Perse, la narration, extrêmement divertissante, n'en est pas moins très satirique : la fantaisie sert de masque à l'auteur pour aborder des sujets graves. La lettre XXX aborde ainsi un sujet sérieux : l'accueil réservé aux étrangers pas les Parisiens. Et nous verrons comment le regard sur l'autre est ici mis en scène.
(annonce du plan)
1. La théâtralité du passage.
1. La première caractéristique de ce passage tient à son intention dramatique : la forme épistolaire repose sur la narration par laquelle le Persan Rica relate son expérience.
On nottera ainsi la dramatisation.
Le texte présente une action rythmée par les verbes de mouvement, du passé simple, qui met en relief les moments importants et des imparfaits de répétition, ils sont démultipliées. Le jeu des temps permet, lui, de soutenir l'intensité dramatique, également entretenue par le narrateur, qui se met lui-même en scène.
On repère aussi l'expression des sentiments.
2. Le récit présente une forte intensité dramatique, soutenue par différents procédés comme la forte densité des intensifs, cette intensité tient également aux procédés d'exagération, très nombreux dans le texte : l'hyperbole en ensuite l'acumulation.
Le narrateur se met donc en scène ; mais il met aussi en scène les Parisiens.
- Le décor : est planté dès le début : Paris les Tuileries.
- Les costumes sont également mentionnés : ceux des Parisiennes.
- Les discours rapportés au style direct achèvent de donner à ce récit une qualité théâtrale.
- L'action elle même est organisée autour d'une