Morale et littérature
Morale et littérature
L’art peut être définit comme une création ou encore comme une invention. En effet il nécessite de faire appel à son imagination ainsi qu’à sa pensée. Or pour que la création soit complète son auteur doit utiliser des techniques mais aussi un langage établit par la société dans laquelle il évolue. On peut donc se demander si l’art sans règle peut réellement être considéré comme de l’art ?
L’art commence là où la technique s’achève. Nietzsche explique notamment son idée sur le génie : on crie au génie en art parce qu’on ne voit pas de traces d’un processus de fabrication. Cependant ce processus existe et le métier est là, tout comme la connaissance de l’art. De plus on peut dire que c’est dans la contrainte que la liberté peut se montrer. On remarque qu’Ernest Pinard décrète « Imposer à l'art l'unique règle de la décence publique, ce n'est pas l'asservir, mais l'honorer. L'art sans règle n'est plus l'art » . C’est ce sur quoi il conclu à la fin de son réquisitoire. Il reproche notamment à Gustave Flaubert non pas d'avoir peint les passions, la vengeance, et l'amour. Mais, de ne pas avoir fait le procès du vice et de la bêtise. Pour lui la littérature se doit donc d’éduquer afin d’être considérée comme telle. Ce qui importe est donc de moraliser le lecteur, de l’éloigner des passions en mettant en avant les dangers quelles comportent.
Cependant Baudelaire déclare « Une foule de gens se figurent que le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu’elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les mœurs, tantôt enfin démontrer quoi que ce soit d’utile. » Il s’oppose donc au propos d’Ernest Pinard, pour qui l’art doit respecter des règles établies par notre société. Pour Baudelaire la poésie ne s’oppose pas nécessairement à cela, mais son but premier est tout autre. On ne recherche pas une forme de morale en lisant de la poésie, en effet il explique que celle-ci « n’a pas la Vérité pour objet, elle n’a qu’Elle-même.