Mythe du bon sauvage
Apparu dès la fin du XVe siècle avec les grandes découvertes en Amérique (ce dont témoigne Amerigo Vespucchi (le marin italien qui donna son nom au nouveau continent) puis progressivement avec l'installation des comptoirs portugais le long des côtes africaines, le mythe du bon sauvage va surtout se développer durant le siècle des Lumières, entre 1760 et la fin du XIXe siècle, avec les voyages d'exploration en Océanie de Bougainville, James Cook ou La Pérouse.
Outre ces objectifs scientifiques annoncés, ces expéditions sont également l'occasion de rivaliser avec les autres puissances européennes dans la découverte du monde et de montrer le pavillon français dans le Pacifique. L'émulation suscitée par les rivalités entre Hollandais, Français et Anglais occasionne des expéditions de plus en plus nombreuses, soutenues tant par les sociétés de savants que par le gouvernement qui y voit un moyen d'établir sa présence sur de nouveaux territoires. Les découvertes, et surtout l'ampleur de collectes d'objets ethnographiques (Cook, à lui seul rapportera plus de 2000 objets...), vont révéler la diversité des modes de vie de ces populations sur lesquelles vont s'attacher les illusions de l'imaginaire occidental. En témoignent les illustrations des récits de voyage et atlas publiés par les artistes et