Depuis l’antiquité, dans la littérature le rôle de la femme auprès du héros n’est souvent pas connu. Dans des sociétés anciennes où la guerre était un état fréquent, voire normal, le héros guerrier incarnait l’excellence. Du héros grec, qui au sens strict est un être à demi divin, lumineux, surclassant les êtres du commun, au protagoniste du western ou à l’idole du sport, subsiste une parenté, même si celle-ci s’avère parfois lointaine. L’étymologie du mot "héros" est obscure mais évoque celui qui protège et fait la guerre. Le mot grec hêrôs ("chef de guerre" d’après Homère et "demi-dieu" d’après Hésiode) est passé au latin classique avec le sens de demi-dieu puis d’homme de valeur supérieure. Il n’entre dans la langue écrite française que vers 1370 pour désigner un demi-dieu puis un individu qui se distingue par ses exploits ou son courage extraordinaire. À l’époque moderne, le sens du terme se modifie et le héros devient un homme digne de l’estime publique et le personnage principal d’œuvre littéraire. Le terme d’"héroïne" apparaît en 1540 pour désigner une femme d’un grand courage, qui fait preuve de "force d’âme". Ces définitions, toujours actuelles, sont révélatrices de l’opposition entre les sexes autour de cette notion de héros. Le héros est représenté par la bravoure guerrière et "la force de caractère’’. Tandis que la femme hérite d’une "force d’esprit". Si les femmes eurent accès à l’héroïsme, leur héroïsation fut, au cours de l’histoire, toujours problématique. On voit donc que le rôle du personnage masculin ou héros est souvent mit d’avantage en évidence comparé à celui de la femme ou de l’amante. Dans n’importe quelle société, à n’importe quelle époque, les relations amoureuses sont intimement liées au statut social des deux sexes, et plus spécialement à celui de la femme. Dans l’antiquité, les femmes ne jouissaient d’aucun droit civil, elles ne sont pas considérées comme des citoyennes et politique, et